Las Perlas
Départ de panama city le 19 janvier, surchargés en vivre, eau et gasoil pour traverser le pacifique sur notre petit bateau de 12 mètres de long!
Direction les marquises. Escales prévues à Coco island et Galapagos, des îles que j'ai déjà explorées depuis des années dans mon esprit. L'une est connue pour être le jardin de jeu de Charles Darwin l'autre isla de coco, beaucoup moins connue est une île déserte à la végétation luxuriante où cheminent quantités de rivières, cascades et piscines naturelles. Elle était autrefois un repère de pirates et de nombreux trésors y seraient cachés...
On en est pas encore là. Pour le moment à seulement 30 miles de panama city, première escale dans les îles Las Perlas pendant quelques jours pour attendre Le capitaine Bordach, en vadrouille depuis un mois au Nicaragua.
Une vie à la Robinson Crusoé nous attend:
Nous six, Thomas et Marine les deux tourtereaux, Laurène, Jean-marc, Dorothée et moi, pendant une dizaine de jours à Las Perlas.
Cet archipel qui appartient au Panama porte bien son nom, c'est un bijou. On peut facilement faire le parallèle avec les San Blas traversées par Filou il y a moins d'un mois, la différence est qu'il y a plus de relief avec une végétation abondante et que il n'y a pas de barrière de corail ce qui rend l'eau moins claire, les mouillages moins abrités mais la vie marine d'une densité incroyable! Une ambiance encore plus sauvage!
Notre beau bateau sillonne entre ces îles quelques jours allant de mouillages en mouillages... Seul sur des kilomètre à la ronde... c'est étonnant de se réveiller dans des criques où les baleines passent à moins de 100 mètres de nous par seulement 20 mètres de fond (cbt ;-) et où les raies font des ballets aériens pour je ne sais quelle raison. Les randos aquatiques et les entrainements d'apnée nous passionnent, il y a une profusion de vie... on est bien dans le pacifique!!!
En allant à isla Pedro Rodriguez, on croise un gros aileron noir et une ombre que l'on prend tout d'abord pour une baleine, avant de s'apercevoir que la démarche n'est pas la même. Sa queue se balade par de grands mouvements amples de gauche à droite « c'est un requin!!! il est immense!!!! » On le suit... Ses grosses taches blanches sur la partie antérieure de son corps et sa gueule signent l'appartenance à son espèce... C'est un requin baleine! Je suis peut être marseillais mais franchement j'exagère pas, au moins 8 mètres de long! Notre goût du risque et du magnifique nous pousse à nous jeter à l'eau. Après quelques minutes à s'apprivoiser mutuellement il nous laissera faire quelques brasses à ses cotés. J'en avait le souffle coupé!!! Après vérification, il est effectivement inoffensif pour l'homme. C'est le plus gros poisson du monde, il se nourrit des plus petits organismes vivants... heureusement ;-).
Une fois l'ancre jetée dans cette crique à isla Pedro Rodriguez, impossible de repartir et ce n'est pas dû à un problème technique!... Ambiance idéale pour passer quelques jours à la Robinson Crusoé et pour se reposer, on en a bien besoin :-)
Première balade... des étendues de sable blanc ou noire (au choix),alternant avec des falaises rocheuses volcaniques qui bordent cette île quasiment déserte.
Dorothée à la traine, comme d'hab, à prendre des photos de on ne sait pas trop quoi... on se rend compte finalement sur les clichés des détails qui attirent l'œil de l'artiste!!!
Mes poils se hérissent en passant sous un arbre gigantesque qui recouvre la moitié de la plage! c'est ici que l'on plantera la tente deux jours plus tard.
Des requins qui longent la plage sont parfois visibles du bord! Jusqu'à maintenant nous avons de la chance, on ne les intéresse apparemment pas. La suite du voyage nous montrera que ce n'est pas toujours le cas!
Les arbres débordent de fruits de toutes sortes, bananes, citrons, papayes, noix de coco, hélas ce n'est pas la saison des mangues, en revanche c'est bien la saison des barbeuk et des poissons grillés sur la plage! Et on ne s'en prive pas. Mon repas préféré est la carangue grillée et patate à la cendre accompagnées de ti'punch bien sûr. Bananes à la braise en dessert! Et encore un ti'ponch au coin du feu pour finir!
Les journées passent tranquillement. Les occupations sont simples (snorkeling, chasse, balades, cours de planche à voile improvisés, camping sauvage...), le sourire et la bonne humeur nous accompagnent au quotidien sur cette île déserte!
Déserte... à part une cabane trois étoiles avec une douche d'eau douce (!) qui donne sur la plage, surveillée par des sympathiques gardiens. Sur un des murs de cet abris en bois avec des canapés en cuir, il y a un plan de l'île, en titre « Isla Pedro Rodriguez 2020 » avec dessinés des marinas, complexes hôteliers de luxe, ports avec emplacement pour très gros yachts... ça me fend le cœur d'y repenser...
On s'attache très vite aux endroits où l'on passe. J'aurais bien aimé y emmener mes enfants autrement qu'en jet ski! Nous sommes une fois de plus privilégiés de faire partie des dernières personnes à en profiter de cette manière.
Un deuxième voilier arrive dans notre crique idyllique. Ce sont les Papous, une petite famille de quatre, supers sympa, que nous avons rencontré pendant la traversé du canal. Un beau bateau très confortable, il est bien équipé et bien organisé, des grands canap' pour s'assoir et une table dehors pour manger! Il y à même l'école pour les enfants, c'est Manue qui s'improvise institutrice... Ils ont vraiment la belle vie! Comme nous mais sans date limite :-/ Et les minots sont très heureux...
A leur bord, capitaine Bordach'. On passe deux journées tous ensemble, des bonnes soirées où l'annexe nous ramène toute seule à la maison!
Le sourire reste mais le décor change, il est temps de partir.
Il y a une fin à tout malheureusement, dernier petit crochet finalement par panama city, pour faire la vidange, changer les filtres du moteur et racheter quelques produits frais qui viendront compléter la cargaison de fruits cueillis sur notre île...
l'équipage est au complet c'est le vrai départ cette fois pour la trans-pacifique. J'avoue j'ai un peu la pression...
L'ambiance à bord est partagée entre traverser sans escale afin de profiter plus longtemps de la Polynésie (et oui le temps nous est compté!) et traverser tranquillement en faisant escales dans toutes ces îles du bout du monde. Un compromis est finalement décidé on ne fera pas de détour par isla coco (hélas! une prochaine fois peut être) et on va direct aux galapagos...
Oh les gars, Vous connaissez Malpelo? ça vous dit d'y passer?! ...
Sylvain.